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Les réseaux français de Poutine : face à la force russe



Quand Vladimir Poutine a annexé la Crimée, plaçant l’Europe devant le fait accompli d’une surprenante manœuvre militaire menée sans effusion de sang, des voix admiratives se sont fait entendre à Paris. Dans la hiérarchie militaire, notamment parmi les officiers généraux de l’armée de terre, certains n’ont pas caché qu’ils reconnaissaient au président russe des talents certains de stratège. Au point que le cabinet du ministre a pu juger l’état-major par trop « russophile ».

A l’OTAN, il s’est alors trouvé « un consensus pour apprécier les nouvelles capacités russes », témoigne un gradé français qui ne peut s’exprimer publiquement. L’opération que venait de conduire M. Poutine était techniquement bien organisée, et les militaires occidentaux ont apprécié en professionnels leur adversaire. Eux qui n’ont guère atteint leurs buts de guerre dans leurs opérations récentes voyaient, en direct, un président parvenir à ses fins avec son armée. « On est dans l’assertion d’une puissance retrouvée. Le commandement a été réorganisé, l’armée russe dispose de forces de réaction rapide basées sur les forces spéciales et le transport stratégique, elle a progressé dans le domaine de l’entraînement. Même si la crise ukrainienne finit, les Russes conserveront la même attitude », précise cette source française à l’OTAN.

Dans les hiérarchies militaires, que viennent de quitter les dernières générations d’officiers formés à la guerre froide, prévaut un manque de lisibilité de la politique russe. Si les services français travaillent avec leurs homologues sur l’antiterrorisme, pour le reste, ils ont depuis vingt-cinq ans réorienté leurs capteurs vers d’autres priorités stratégiques.
Relecture de l’histoire de l’armée russe

« Vous trouverez peu de militaires pour dire que la Russie est la menace de demain, explique un colonel de l’armée de terre. Même si, depuis plusieurs années, nous avons une relecture de l’histoire de l’armée russe qui révèle une force beaucoup plus imaginative et opérative qu’on le pensait. » Cet officier ayant servi en Afghanistan a, comme beaucoup d’autres, lu le recueil des tactiques de combat soviétiques dans ce pays, The Bear Went Over the Mountain, traduit en 1996 par le bureau américain des études militaires. « Ils n’ont pas été si mauvais », dit-il.
« Pour Moscou, le retour de la gauche a été plutôt vu comme une menace du point de vue de son influence »

Depuis l’élection de François Hollande en 2012, « il n’y a plus, dans le nouveau cabinet du ministre de la défense [Jean-Yves Le Drian], les relais qui existaient sous la droite, et pour Moscou, le retour de la gauche a été plutôt vu comme une menace du point de vue de son influence », indique une source informée. Mais comme la France s’est engagée dans certaines coopérations, telles que la vente de deux bâtiments de projection et de commandement (BPC) de classe Mistral, scellée entre Rosoboronexport et le constructeur naval DCNS, l’attitude est pragmatique. « En gros, on s’est dit au moment de l’alternance qu’on ne ferait pas la super base navale d’Extrême-Orient qui aurait représenté un contrat de 1 milliard d’euros pour DCNS, mais qu’on livrerait le BPC. » La décision de François Hollande est toujours attendue sur ce dossier devenu empoisonné avec la crise ukrainienne.
« Fraternité d’armes »

L’armée de terre est la seule à disposer encore, dans la réserve, de russophones. Des officiers russes ont été envoyés dans les écoles et ont échangé avec les états-majors français jusqu’en 2013. Mais les coopérations opérationnelles sont restées limitées. La méfiance demeure, d’autant qu’avec la crise ukrainienne, les agents d’influence et les espions russes redoublent d’activité.

Moscou a renforcé les moyens de son ambassade à Paris. Une quarantaine d’officiers du renseignement extérieur russe au moins s’y trouveraient, auxquels s’ajoutent les membres de la mission militaire, armée par le GRU (les renseignements militaires). « Ils travaillent beaucoup en ce moment, et “traitent” de nombreux Français », assure une source militaro-industrielle.

Les coopérations opérationnelles entre les deux pays restent ponctuelles dans l’armée de l’air, beaucoup plus américanophile par formation. Le célèbre escadron de chasse Normandie-Niemen, qui a engagé des Français au sein de la 1e armée aérienne soviétique en 1943, a pourtant été recréé en 2012 après une mise en sommeil. Selon le discours officiel, pilotes russes et français entretiennent « une fraternité d’armes [à] l’intensité demeurée intacte » depuis les victoires communes de 1943-1945 en Russie et en Prusse orientale contre l’Allemagne nazie.
« Les Russes avaient tout en main d’emblée »

C’est dans la marine que les relations sont les plus étroites, même si les militaires ont vite été dépossédés de l’affaire du BPC Mistral. L’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des armées, était certes ouvert à une coopération et défavorable à la conception de plans d’état-major visant l’est de l’Europe. Mais entre 2008 et 2012, c’est une équipe de l’Elysée qui a porté le dossier et mis en musique la volonté de coopération tous azimuts de Nicolas Sarkozy : son sherpa Jean-David Levitte, son chef d’état-major particulier Benoît Puga, puis Jean-Pierre Thomas, le « monsieur Russie » du président.
« On se respecte, on se rend visite, on entretient une diplomatie navale à la tradition très forte »

Conséquence, « les Russes ont eu tout de suite le dossier technique, les plans du bateau, ils avaient tout en main d’emblée », s’étonne encore une source de la marine nationale. Un partage d’informations d’une ampleur inédite à ce stade. Entre le constructeur DCNS et le client russe, l’affaire s’est engagée très vite par l’intermédiaire du Cifal, la plus ancienne société française de commerce international opérant en Russie.

Mais c’est dans un cercle beaucoup plus fermé de la marine que s’opèrent les contacts sur un sujet hautement sensible, celui du nucléaire et de la bombe. « D’un côté, les marins, de l’autre, le club de la dissuasion et de l’arme suprême, avec une proximité quasi-philosophique, explique Philippe Pelé-Clamour, professeur à HEC et président d’un fonds d’investissement consacré à la Russie. On se respecte, on se rend visite, on entretient une diplomatie navale à la tradition très forte. »
Anti-américanisme encore répandu

Au-delà, de façon plus diffuse, l’influence russe n’est pas négligeable dans les esprits. Vladimir Poutine, qui redresse son armée, séduit certains officiers en ce qu’il représente la force, l’ordre et les valeurs chrétiennes, à l’heure de la menace de l’islamisme radical.

Pro-Poutine, Aymeric Chauprade, député européen du Front national, qui a enseigné la stratégie pendant une dizaine d’années à l’Ecole de guerre avant de s’en faire exclure en 2008 par le ministre Hervé Morin, « a eu un discours séducteur pour des militaires en mal de repères dans un environnement complexe », résume un colonel à l’Ecole militaire. Cette proximité idéologique est très loin d’être dominante, mais elle se nourrit d’un anti-américanisme, voire d’un anti-germanisme traditionnel, encore répandus.

Des idées relayées à la commission de la défense de l’Assemblée nationale par l’UMP Nicolas Dhuicq, critique d’« une France aux ordres politiques américains ». Pour le député, « la France a un intérêt géostratégique commun avec la Russie. Je suis désolé de voir que nous n’épousons pas la vision russe en Syrie. Nous nous retrouvons alliés aux sous-Etats bédouins du Golfe, quand les Etats-Unis recommencent à commercer avec l’Iran ». M. Dhuicq a réservé une place de choix à l’ambassadeur de Russie à Paris, Alexandre Orlov, dans le comité d’honneur du Musée Napoléon de sa commune d’élection, Brienne-le-Château (Aube).
« Moscou, qui fabrique des matériels lourds comme les chars, recherche chez nous des équipements permettant aux forces de se projeter et d’intervenir rapidement »

Dans les faits, la crise a montré que les milieux militaires entretenaient des relations beaucoup plus nuancées avec la Russie que les réseaux d’affaires du secteur de l’armement. Les restrictions du budget national obligent à gagner des contrats à l’export. Les industriels expriment sans fard leur regret : « L’affaire ukrainienne a tout bloqué », commente l’un d’eux, illustrant la situation observée depuis le mois de juin dans le secteur.

Côté russe, le business de l’armement passe par le Service fédéral pour la coopération militaire technique (FSVTS). Côté français, il s’appuie sur la Direction générale de l’armement (DGA) et des structures relais de l’ambassade de Russie à Paris, tels le Dialogue franco-russe et la Chambre de commerce franco-russe. « Moscou, qui fabrique des matériels lourds comme les chars, recherche chez nous des équipements permettant aux forces de se projeter et d’intervenir rapidement », explique un consultant. La demande pour les porte-hélicoptères Mistral de DCNS en est l’illustration, tout comme celle pour les véhicules blindés légers. Les négociations pour leur fabrication entre Renault Trucks Defense et son partenaire russe ont été suspendues depuis plusieurs mois en raison de la guerre en Ukraine.
« Opportunités ratées »

La Russie est aussi intéressée par l’achat d’équipements sophistiqués, comme les systèmes de communication et de combat installés sur le BPC Mistral par DCNS et Thales, ou les caméras thermiques qui équipent les chars russes, livrées par Thales, depuis 2007. Sagem, pour sa part, coopère sur des équipements d’optronique et de navigation inertielle destinés aux hélicoptères de combat depuis 2011. Cependant, les grands contrats sont rares. Les achats de matériels se chiffrent en dizaines, voire en centaines de millions d’euros, à l’exception des deux BPC, le Vladivostok et le Sébastopol, pour 1,2 milliard d’euros.
« Chacun affirme vouloir coopérer, mais dès que l’on arrive au-delà d’un certain niveau, chacun décide chez soi, car cela devient trop sensible »

Moscou ne se classe qu’au dixième rang des acheteurs d’armements français sur la période 2004-2013. Les montants avoisinent 1,5 milliard d’euros sur dix ans, soit six fois moins que l’Arabie saoudite, principal client de la France. Sur la même période, selon le rapport du gouvernement au Parlement sur les exportations d’armement, la Russie arrive même derrière Singapour.

« La relation franco-russe est une histoire compliquée, ajoute un expert de la défense, elle s’est souvent faite d’opportunités ratées. » Car, en matière d’armement, les deux pays sont très soucieux de leurs prérogatives. « Chacun affirme vouloir coopérer, mais dès que l’on arrive au-delà d’un certain niveau, chacun décide chez soi, car cela devient trop sensible. »
« Difficile équilibre »

Un industriel rappelle le « pragmatisme » indispensable pour aborder les marchés de défense. L’embargo décrété en juillet porte sur les nouveaux contrats signés depuis cette date. « Même si la Russie représente une part infime du chiffre d’affaires des entreprises de défense françaises, ces dernières risquent de perdre des parts de marché et d’être remplacées par des concurrents israéliens ou turcs qui ne sont pas liés par l’embargo européen », reconnaît un expert.

Le Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale avalisé en 2013 par François Hollande met bien en évidence les conséquences liées à la décision de la Russie d’augmenter son budget militaire. « Avec la France, les relations conjuguent des dimensions de coopération (équipements militaires, appui logistique lors du retrait d’Afghanistan), des convergences (Mali, Afghanistan) et des divergences (Syrie). Le difficile équilibre qui prévaut aujourd’hui, pour la France comme pour l’Europe, entre toutes ces dimensions de la relation avec la Russie est probablement appelé à durer. » C’était avant la crise ukrainienne.
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Les réseaux français de Poutine : une intelligentsia hétéroclite

LE MONDE | 18.11.2014 à 19h58 • Mis à jour le 19.11.2014 à 20h05 | Par Gaïdz Minassian

Elle devrait culminer à 35,85 m et s’étendre sur 4 655 m2. La nouvelle église orthodoxe russe s’élèvera en bordure de Seine, à l’angle du quai Branly et de l’avenue Rapp, au cœur de Paris. Les travaux ont commencé à l’été 2014, au moment même où l’Union européenne, et donc la France, prenait des sanctions contre la Russie, en pleine guerre ukrainienne. Ce vaste centre culturel – un bâtiment paroissial, une école primaire et un institut slave –, dont le coût total est estimé à 100 millions d’euros, sera la future vitrine de la Russie en France.

Maître d’ouvrage du projet, l’Etat russe ne voit pas dans cette église un simple emblème spirituel. Moscou compte bien s’appuyer sur ce complexe pour marquer le renouveau de l’influence russe dans la République. Depuis la guerre d’Irak en 2003, où elle a dit « non » à Washington aux côtés de Paris et Berlin, Moscou cherche à renforcer son influence en France, où elle pense trouver une oreille favorable à son discours sur la décadence de l’Occident, sur la perte des valeurs et sur l’impérialisme américain.

« La collaboration universitaire entre la France et la Russie n’a jamais été aussi riche qu’aujourd’hui », s’enthousiasme Georges Nivat, spécialiste français du monde russe. « Le sentiment russophile est assez marqué en France, la bonne vieille alliance franco-russe existe toujours », confirme Frédéric Bozo, professeur d’histoire contemporaine à la Sorbonne nouvelle. Signe de cette bonne entente, lorsque l’annexion de la Crimée a eu lieu au printemps 2014, une partie (minoritaire mais bruyante) des élites intellectuelles françaises s’est rangée derrière la Russie dans le conflit qui l’opposait à l’Ukraine, pourtant soutenue par les Occidentaux, dont la France.
Un souverainisme intransigeant

Moins facile pourtant d’être russophile aujourd’hui qu’hier. « Le débat général sur les rapports avec Moscou s’est dégradé, note Thomas Gomart, spécialiste de l’espace post-soviétique à l’Institut français des relations internationales. On est tout de suite placé dans le corner.Il faut prendre sa carte : on est pro- ou antirusse », regrette-t- il.« Je suis très agacée par ces faux débats entre ceux qui sont fascinés par Vladimir Poutine et ceux qui le critiquent à fond, dénonce aussi Marie Mendras, experte du monde slave au Centre d’études et de recherches internationales. Aujourd’hui,toute personne qui critique ne serait-ce qu’un peu la politique officielle de Poutine est taxée de russophobe. Ce qui n’est pas forcément le cas. »
Vladimir Poutine, le 18 novembre 2014 à Moscou.

Au rang des défenseurs de Vladimir Poutine, une galaxiehétéroclite qui fédère des penseurs progressistes et réactionnaires, des gaullistes, des mitterrandistes et des souverainistes. Leur point commun ? La puissance russe reste, pour eux, un pôle de stabilité dans un monde en plein chaos. « Français et Russesestiment qu’ils font partie d’une communauté de puissances dans laquelle on peut à la fois rester intransigeant sur les principes comme dans la crise de Crimée et maintenir le dialogue, explique Frédéric Charillon, directeur de l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire. Ce qui va parfois avec un certain cynisme. »
« La Russie est une puissance d’équilibre »

L’historien Emmanuel Todd, un « national-républicain » qui fut longtemps proche du Parti communiste puis de Jean-Pierre Chevènement, défend la même approche : « La Russie est une puissance d’équilibre, explique-t-il dans un entretien accordé en août à la revue en ligne Les Crises.fr. Son arsenal nucléaire et son autonomie énergétique font qu’elle peut jouer le rôle de contrepoids aux Etats-Unis. » Les crises.fr, dirigé par Olivier Berruyer, un « économiste » à la formation d’actuaire, affiche une ligne pro-Kremlin outrancière, défendant mordicus la thèse d’un coup d’Etat fasciste à Kiev pour désigner la révolution de Maïdan.
« Si les Etats-Unis ont leur zone d’influence, la Russie a le droit d’avoir la sienne »

Ces défenseurs d’une Russie puissante, que l’on retrouve tant à gauche de la gauche qu’à droite de la droite, défendent l’hégémonie de Moscou par antiaméricanisme obsessionnel. « Si les Etats-Unis ont leur zone d’influence, la Russie a le droit d’avoir la sienne », explique Djordje Kuzmanovic, conseiller défense de la direction du Front de gauche, le parti de Jean-Luc Mélenchon. D’autres, à droite, se font les chantres d’une « Grande Europe allant de l’Atlantique à Vladivostok » – le fameux eurasisme défendu à Moscou par le philosophe Alexandre Douguine, qui se présente comme l’idéologue du président Vladimir Poutine, et que l’un des cadres du Front national, Christian Bouchet, a traduit récemment en français.

Toute cette petite famille prorusse partage également un souverainisme intransigeant et le rejet des valeurs dites « libérales ». « Pour Moscou, les réserves européennes face à la politique de Poutine en Ukraine mettent en relief la conviction profonde de supériorité civilisationnelle de l’Occident. Et les Russes rejettent à juste titre cette idée de supériorité occidentale », confie le Britannique John Laughland, eurosceptique militant et directeur des études à l’Institut de démocratie et de coopération (IDC), un think tank russe, situé à Paris, à 5 mètres de Matignon, rue de Varenne.
Mariage gay

Invitée à l’IDC, en juillet 2013, Béatrice Bourges, chef de file du Printemps français contre le mariage gay, a déclaré lors d’une table ronde sur « la défense de la famille et des droits de l’enfant », qu’il était « important que la Russie montre l’exemple ». « Jamais nous n’aurions dû adopter la loi sur le mariage gay en France, alors que la Russie, ajoute-t-elle, a eu le courage d’évoquer l’interdiction de la propagande homosexuelle. » Depuis que Moscou a en effet légiféré contre l’homosexualité, la Russie exerce une réelle fascination sur quelques leaders des ultracatholiques hostiles au mariage pour tous.
Une manifestation contre l'homophobie à Saint-Saint-Pétersbourg, le 2 novembre 2014.

« En réalité, dénonce Marie Mendras, les propos retenus dans les projets de loi contre les gays sont effrayants contre les libertés, les homosexuels, les rassemblements, les oppositions. Mme Le Pen et malheureusement d’autres de la droite classique ou traditionnelle achètent beaucoup trop facilement ce soi-disant conservatisme. »« Les gens de La Manif pour tous et du Printemps français sont siphonnés par l’idéologie frontiste, ajoute Thomas Gomart, les Russes le voient très bien. » Et ratissent large, par l’intermédiaire de leur think tank.
Des passerelles avec l’extrême droite

L’IDC, créé en 2008 à Paris, est financé par des entreprises russes, dont une banque du Tatarstan et une entreprise de machines-outils. Il est dirigé depuis six ans par une ancienne députée à la Douma (Parlement), Natalia Narotchnitskaïa, proche de Dmitri Rogozine, le vice-premier ministre russe visé par les sanctions américaines depuis l’annexion de la Crimée, organisateur de colloques à l’Assemblée nationale parrainés par la Droite populaire (UMP) et de conférences sur la géopolitique ou les valeurs traditionnelles.

L’économiste Jacques Sapir et l’académicienne Hélène Carrère d'Encausse, grands défenseurs de la Russie poutinienne et habitués des colonnes du Figaro, y sont régulièrement conviés. C’est également le cas de Jean-Pierre Chevènement, envoyé spécial du Quai d’Orsay en Russie pour la diplomatie économique, qui fait souvent la navette entre Paris et Moscou.

Pour diffuser le modèle poutinien, la diaspora russe en France n’est pas en reste. De son bureau du boulevard Lannes, dans le XVIe arrondissement, l’ambassadeur de Russie à Paris, Alexandre Orlov, est le véritable chef d’orchestre des réseaux pro-Poutine en France et suit de près l’action des cercles religieux orthodoxes et du Comité de coordination du forum des Russes de France (CCFRC), dirigé par Dimitri de Kochko, un ancien journaliste de l’AFP. La mission du CCFRC est de promouvoir l’image de la Russie en France. Le prince Alexandre Troubetskoï, un Russe blanc proche de la Droite populaire, est également un membre actif du CCFRC.
Radio

Côté français, les passerelles sont nombreuses avec l’extrême droite. Le Club Idées-Nation a ouvertement épousé les thèses de Vladimir Poutine. Créé en 2011 par le vice-président du FN, Louis Aliot, député européen depuis les élections du 25 mai 2014, ce club a l’oreille de Marine Le Pen, bien qu’il soit en sommeil depuis un an et demi. Emmanuel Leroy, la « plume » de la présidente du FN durant la campagne présidentielle de 2012, a aussi œuvré – sans grand succès – à établir des contacts de haut niveau entre Marine Le Pen et les dirigeants russes, par l’entremise de sa femme russe, proche de l’IDC et de l’ambassade de Russie à Paris.
« La Russie de Vladimir Poutine produit aujourd’hui un modèle alternatif fondé sur la restauration des valeurs familiales et patriotiques »

Aymeric Chauprade, député européen du FN, ancien directeur des éditions Ellipses, a pris le relais avec son site Realpolitik.tv, une plate-forme géopolitique pro-Moscou. Xavier Moreau, un ancien officier des forces spéciales françaises qui dirige aujourd’hui le Sokol Group (« faucon »,en russe), une société de sécurité privée basée à Moscou, y contribue régulièrement. Pour lui, « la Russie de Vladimir Poutine produit aujourd’hui un modèle alternatif fondé sur la restauration des valeurs familiales et patriotiques ». Aymeric Chauprade s’est rendu en Crimée, le 16 mars 2014, en tant qu’observateur du référendum de « réunification à la Russie ».

Le Kremlin contrôle enfin la radio « La Voix de la Russie », dont le site Internet héberge tout un petit monde de blogueurs et de journalistes pro-Poutine, comme son correspondant à Paris, Yvan Blot, ex-député RPR puis FN aujourd’hui proche de la Droite forte (UMP). Ou encore Pierre Gentillet, l’un des chefs de file de la Droite populaire et proche du « Printemps français ».

Cette radio d’Etat a lancé, en 2012, un journal télévisé sur Internet, ProRussia.tv, relayant les messages du Kremlin et la propagande de l’extrême droite française. Le logo de ProRussia.tv ? Un ours surmonté d’un drapeau tricolore, comme celui de Russie unie, le parti de Poutine ; mais le « blanc, bleu, rouge » de la Russie s’est transformé en fanion « bleu, blanc, rouge ». Cela n’a pas suffi à assurer son succès. Le site de ProRussia.tv, en sommeil depuis plusieurs mois, doit fermer définitivement le 27 novembre.
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La diplomatie du business

LE MONDE | 18.11.2014 à 08h25 • Mis à jour le 19.11.2014 à 20h05 | Par Anne Michel et Claire Gatinois

Sa mort a ému le patronat et les politiques, de droite comme de gauche. En France comme en Russie. Quelques heures après le crash de l’avion privé de Christophe de Margerie, PDG du groupe pétrolier Total, à Moscou, lundi 20 octobre, le Kremlin est sous le choc. Vladimir Poutine parle du départ d’un « vrai ami » de la Russie. Son premier ministre, Dmitri Medvedev, déplore la perte d’un « partenaire » et ajoute : « Il va nous manquer. »

La « tristesse » du Kremlin, en période de « guerre fraîche » avec l’Occident, n’est pas feinte. M. de Margerie incarnait une voix dissidente – et puissante – contre les sanctions occidentales infligées à Moscou. « Avec des proches du Kremlin, j’ai des rendez-vous ponctuels », nous expliquait sans fard le dirigeant de Total lors d’un entretien, le 12 septembre, se défendant de s’immiscer dans les négociations politiques. « Un chef d’entreprise n’a pas à prendre la parole sur le même ton qu’un homme politique. On essaie d’être neutre », assurait-il.
« Nous sommes pragmatiques. Je suis responsable d’emplois en France et à l’étranger. On défend notre entreprise, sans excès »

Cette neutralité revendiquée n’a jamais empêché « Big Moustache » de dénoncer les sanctions (privation de visa et gel des avoirs) frappant les oligarques et les proches du Kremlin. Ni de faire le procès d’une Europe qui aurait été « maladroite » en provoquant Poutine. « Il faut faire attention. Chacun voit ce conflit à travers ses propres yeux. En Occident, on utilise souvent de grandes visions morales, arguait M. de Margerie. Nous sommes pragmatiques. Je suis responsable d’emplois en France et à l’étranger. On défend notre entreprise, sans excès. »

L’activisme subtil de M. de Margerie est un témoignage de la « diplomatie du business » qui se joue dans les coulisses du conflit russo-ukrainien à une époque où la voix d’une major comme Total, dont le chiffre d’affaires équivaut au PIB du Vietnam, pèse autant que celle d’un diplomate ou même d’un chef d’Etat.

Pour ces grands patrons, nul besoin de l’aide de politiques français ou d’un réseau trop voyant lorsque la situation s’envenime. Le CAC 40 préfère agir en solitaire. En témoigne le voyage fatal de M. de Margerie à Moscou : l’homme d’affaires n’était accompagné que des membres de l’équipage.
Travail d’équilibriste

« Un groupe du CAC 40 est un lobby à lui tout seul », atteste l’économiste Jacques Sapir. Pour défendre leurs intérêts, arrondir les angles aiguisés par les tensions diplomatiques, la plupart des chefs d’entreprise usent de leurs propres connexions. Embarrassés par les sanctions frappant leurs interlocuteurs russes, ils s’efforcent de les rassurer sans gêner la diplomatie française. Un travail d’équilibriste que les prises de position tranchées de certains politiques dérangent plus qu’autre chose. Comme lorsque Thierry Mariani, député UMP des Français de l’étranger et coprésident du Dialogue franco-russe – une association fondée en 2004 –, affirme : « En Europe, il n’y a que deux grands chefs d’Etat, Merkel, la chancelière allemande, et Poutine. Un homme qui fait de la politique en pensant à son peuple. »

Anti-sanctions et sans tabou, M. Mariani, défenseur autoproclamé des intérêts économiques français en Russie, mobilise ses réseaux pour soutenir les milieux d’affaires. Hyperactif, l’élu français a rencontré « trois fois en un mois » Sergueï Narychkine, l’influent président de la Douma (la chambre basse du Parlement russe), pourtant interdit de séjour dans l’UE et dont les avoirs sur le sol européen – s’il en a – sont gelés.

Le 1er septembre, la rencontre eut lieu à Paris, à l’invitation de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, organisation internationale dont le statut lui a permis de voyager sans visa. C’est au cours de cette journée que M. Mariani et une dizaine d’autres parlementaires de droite et de gauche – les députés Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République, Essonne), Jérôme Lambert (radicaux de gauche, Charente), Jacques Myard (UMP, Yvelines), le sénateur Yves Pozzo di Borgo (UDI, Paris) et l’ex-sénateur du Territoire de Belfort Jean-Pierre Chevènement – ont fait valoir un tout autre discours que celui du Quai d’Orsay face aux caciques moscovites.
« Nos députés étaient pro-Poutine à 800 %. C’était presque gênant »

Autour de la table, le gratin de l’industrie française : Christophe de Margerie mais aussi Serge Dassault (également sénateur UMP de l’Essonne et propriétaire du Figaro), Jean-François Cirelli (GDF-Suez) et un représentant de la famille Mulliez pour Auchan, parmi d’autres. « Nos députés étaient pro-Poutine à 800 %. C’était presque gênant », confie M. Cirelli. En arrivant dans la salle, un parlementaire a lancé haut et fort : « Enfin un bol d’air frais ! » Les patrons se sont regardés. « On était un peu choqués », avoue M. Cirelli
« Il n’y a pas de réseaux occultes »

« Disons que M. Mariani a parfois raison sur le fond, pas toujours sur la forme », commente Philippe Pegorier, président de l’Association des entreprises européennes (AEB) et d’Alstom Russie. Via l’AEB, regroupant plus de 600 entreprises basées en Russie, il se bat auprès des dirigeants européens pour empêcher une nouvelle escalade de sanctions, qu’il juge « idiotes », car elles ne conduiraient qu’à accentuer le réflexe patriote, voire extrémiste, en Russie, brisant tout dialogue. « Je ne dis pas qu’il est légitime d’envahir l’Ukraine (…). Nous sommes responsables, nous sommes aussi européens », précise-t-il. Mais M. Pegorier, qui entretient de bons contacts avec le Kremlin et les députés de la Douma, entend conserver son rôle de « pont » entre l’UE, la France et la Russie.

« On ne s’appuie pas sur un camp politique, mais sur des personnalités dotées d’une connaissance intime de la Russie. Il n’y a pas de réseaux occultes », affirme Pavel Chinsky, directeur depuis 2007 de la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe, basée à Moscou.

Quand Dominique Strauss-Kahn, qui siège au conseil d’administration de deux banques russes, fustige les sanctions ; quand Jean-Pierre Chevènement, le « M. Russie » du Quai d’Orsay pour la diplomatie économique, assure qu’« une France indépendante a besoin d’une Russie forte », sans craindre de contredire la ligne du Quai, les patrons écoutent. Acquiescent parfois. Mais le véritable travail de lobbying, ils le mènent en solo. « Les chefs d’entreprise sont les meilleurs diplomates », assure Jean-François Cirelli, « copain » de l’ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov.
Les Bretons avec Gazprom

Dans le domaine hautement stratégique de l’énergie, ils ont un atout : « Poutine se fiche pas mal de l’économie, mais il est sensible au gaz et à l’énergie en général. C’est le seul domaine où il lui reste un moyen d’influer », explique Askold Ivantchik, directeur de recherche au CNRS et fin connaisseur de la Russie.

Conscients du « potentiel gazier » russe, des « petits » se raccrochent au secteur. Lors des manifestations de « bonnets rouges » à Morlaix, Le Monde a découvert que les patrons bretons, notamment de l’industrie agroalimentaire, avaient monté, sous le nom de « Comité de convergence des intérêts bretons », une entreprise de distribution de gaz, Rédéo, qui a noué des accords avec le géant russe, Gazprom. Ils invitent les éminences du Kremlin sur leurs terres. Un moyen, aussi, d’amadouer Moscou au sujet de l’embargo russe sur les produits alimentaires ?

S’implanter dans un pays prend du temps. Beaucoup de temps. Dans l’intervalle, un démocrate peut être remplacé par un autocrate. Et vice versa. L’expérience birmane du PDG de Total en est une illustration. La présence du groupe dans le pays gouverné jusqu’en 2011 par la junte lui valut d’être la bête noire des ONG jusqu’à ce que l’étau se desserre et que l’opposante Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix, soit libérée. M. de Margerie se crut alors autorisé à vanter les bienfaits de la présence du pétrolier pour l’économie du pays et à affirmer : « J’avais raison. »
« C’est une foire commerciale, prenez-le comme tel »

Avec la Russie, les choses sont moins tranchées. Mais chacun reste sur ses gardes. Durant les premiers mois de tension entre Moscou et l’Occident, la plupart des patrons ont baissé les yeux, espérant un orage passager. Fin mai, lors du Forum économique de Saint-Pétersbourg, le « Davos » russe, les PDG français étaient à l’aise : les entreprises américaines avaient déserté, certains groupes allemands s’étaient abstenus, mais les Français étaient là. « Le Quai d’Orsay nous a laissés y aller en nous disant “c’est une foire commerciale, prenez-le comme tel”. Évitez de faire autre chose que du commerce », explique M. Cirelli. La Russie avait annexé la Crimée, mais les patrons n’ont pas bronché. « On est un peu lâches », admet l’ex-vice-président de GDF-Suez.

Les Russes, ravis, retrouvaient la France gaulliste, souveraine, empreinte d’anti-américanisme. Cette relation franco-russe « romantisée qui convoque de Gaulle de l’Atlantique à l’Oural et l’escadrille Normandie-Niémen pouvait ainsi s’entretenir », commente Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
« Un grand gâchis »

Aujourd’hui, certains patrons prennent peur. Ils voient le maître du Kremlin s’isoler d’un Occident transformé en adversaire. Son comportement leur paraît parfois basculer dans l’irrationnel, ce qui n’est jamais bon pour les affaires. Désormais, culturellement, politiquement, économiquement, la Russie se ferme et Poutine s’isole. « Les “patriotes”, comme on les appelle ici, c’est-à-dire les nationalistes et isolationnistes de type soviétique, sont de plus en plus forts », observe M. Ivantchik du CNRS.

Si les PDG s’en inquiètent, la « diplomatie du business » suit cependant son cours, afin de ne pas laisser s’échapper la manne gazière et pétrolière. Et un marché de 140 millions de consommateurs. En 2013, la France était le troisième fournisseur européen de la Russie, et celle-ci le troisième partenaire commercial de la France, hors Union européenne et Suisse. Soit quelque 18,3 milliards d’euros d’échanges bilatéraux.
« Du point de vue du business, on a quand même le sentiment d’un grand gâchis »

Des affaires donc, mais pas de morale. Ni d’ingérence dans la politique. A la Société générale, l’une des principales banques étrangères en Russie, Bernardo Sanchez Incera, directeur général délégué, et coprésident du Conseil de coopération France-Russie au Medef, parle d’une « dichotomie entre le sentiment de crise géopolitique forte et la réalité opérationnelle sur le terrain ».

Certes, il n’est plus possible, aujourd’hui, d’engager de nouvelles affaires avec des entreprises russes sous sanctions. Mais, affirme-t-il, « nous poursuivons notre plan d’action avec nos équipes mixtes, franco-russes, hyperprofessionnelles et ancrées dans l’économie russe… En fait, nous fonctionnons localement comme une banque russe, dans un marché où il faut prendre plus de précautions. Du point de vue du business, on a quand même le sentiment d’un grand gâchis, conclut-il. Sur le plan économique et culturel, il ne faudrait pas oublier que la Russie fait partie de l’Europe ». En affaires, la guerre froide est loin d’être déclarée.
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